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DU SERPENT.

pation, écrivit ceci sur une des feuilles du carnet :

« Supposez que nous l’attrapions aujourd’hui.

— Ah ! bien vrai, dit le boxeur en faisant la mine, après avoir examiné le document à deux ou trois reprises, avant d’en bien comprendre le sens ; bien vrai, positivement… Supposez que nous l’attrapions… et supposez que nous ne l’attrapions pas, d’un autre côté ; et je sais ce qui est le plus probable. Supposez, monsieur Peters, que nous renoncions à chercher une aiguille dans une botte de foin, occupation qui devient fatigante pour l’individu le mieux disposé, et que nous retournions à nos affaires. Si vous aviez une fille, expression anglaise que vous savez être tirée du meilleur français, une fille pour servir vos clients, continua-t-il d’un ton fâché ; vous seriez pressé de rentrer chez vous, et laisseriez vos comtes étrangers aller au diable et suivre leur chemin.

— Alors, partez, écrivit M. Peters, en très-grosses lettres et sans majuscules.

— Ah ! oui, certainement, répliqua le boxeur, qui, j’ai regret de le dire, sentait péniblement, en l’absence des plaisirs de son foyer domestique, le manque de quelqu’un pour lui chercher querelle. Non, je vous remercie. Partir le jour même où vous allez l’attraper ! Ce n’est pas que je sois le moins du