irlandais armés de pioches et de bêches, les meilleures armes pour ouvrir la grande écaille du monde dans ces jours dégénérés. Là se trouvait une famille américaine, facile à reconnaître ; un père de famille occupé à rendre sa face blême un peu plus blême encore, en mâchant le plus fort cavendish qui a jamais été produit depuis le jour où sir Raleigh apporta dans sa patrie la plante merveilleuse ; une mère de famille, remplie du livre qu’elle a écrit sur les us et coutumes de l’ancien continent dans lequel elle a complètement écrasé l’infâme, sous la forme d’un brillant, généreux, ardent, mais trop sincère écrivain qui a jeté le gant pour protester contre cet agréable trafic des êtres, nos semblables, qui semble le commerce le plus naturel et le plus digne du monde aux esprits transatlantiques. On y voit, en un mot, tous les individus qui se réunissent habituellement quand un bon vaisseau met à la voile pour la terre du cher frère Jonathan ; mais on n’y voyait pas le comte de Marolles.
Non, décidément, pas de comte de Marolles. Il y avait un travailleur irlandais ayant l’air tout à fait tranquille, qui se tenait complètement à l’écart du reste de ses compatriotes, suffisamment bruyants et plus que suffisamment énergiques dans leur conversation remplie d’idiotisme. Il y avait donc cet Irlandais à la contenance paisible, appuyé sur sa bêche et sur sa pioche, qui avait évidemment l’in-