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DU SERPENT.

sauf, en vérité, à un seul, à un vieux gentleman bourru qui demanda :

« Comment faire pour avoir quelque petit objet, si on venait à en avoir besoin dans le voyage, comment le retirer du fond de cale ? »

Interrogation à laquelle on répondit d’un ton sévère, que les passagers n’avaient pas à s’ingérer de vouloir retirer des objets à fond de cale dans le voyage, et ce qui lui valut en outre les railleries du plus spirituel des voyageurs enjoués, qui insinua que, peut-être, le vieux gentleman n’avait qu’une chemise propre, et l’avait placée au fond de sa valise. Maintenant, quoique un grand nombre de questions eussent été faites, comme je l’ai dit, aucune n’eut l’air, cependant, d’être adressée au gentleman aux manières riantes, qui ramenait l’Américain de distinction à ses amis, que l’on pouvait, après tout, naturellement supposer en savoir plus que personne sur ce sujet. Celui-ci fumait un cigare, et quoique se tenant très-près du cercueil, il était la seule personne à bord qui n’eût pas les yeux sur lui, son attention paraissant être particulièrement attirée par la ville de Liverpool, qui s’évanouissait dans le lointain. Le boxeur, Gus et l’allié inconnu de M. Peters, étaient très-rapprochés de ce gentleman, tandis que l’agent lui-même, appuyé sur le bordage du bâtiment, proche, quoique un peu séparé des travailleurs irlandais et des jeunes