Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
355
DU SERPENT.

« Votre visite a été courte ? En vérité. Et elle a eu une bien triste fin, je le constate avec regret, dit le persévérant étranger, dont toutes les paroles sont respectueusement écoutées par le boxeur et par M. Darley.

— Une très-triste fin, répliqua le gentleman avec le plus gracieux sourire. Mon pauvre ami avait désiré retourner au sein de sa famille et faire les délices de nombreuses soirées près de leur foyer en les réjouissant, par le récit de ses aventures et de ses impressions dans ses voyages de l’intérieur et au dehors de la mère patrie. Vous ne pouvez imaginer, continua-t-il en s’exprimant à voix très-basse, et tandis qu’il parle, laissant errer les yeux de l’étranger au boxeur et du boxeur à Gus, avec un regard, qui n’a pas la plus légère ombre d’inquiétude ; vous ne pouvez imaginer l’intérêt que nous prenons, de l’autre côté de l’Atlantique, au moindre événement qui arrive dans la mère patrie. Nous pouvons être là-bas excessivement considérés, excessivement riches ; nous pouvons être universellement aimés et respectés, mais je doute… je doute positivement, malgré tout cela, dit-il d’un air sentimental, que nous soyons véritablement heureux. Nous soupirons après les ailes de la colombe, ou, pour parler pratiquement, après nos dépenses de voyage, afin de venir ici et d’y demeurer.

— Et cependant, comme conclusion, la volonté