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LA TRACE

ment M. de Marolles ou Jabez North, comme ses ennemis s’obstinaient à l’appeler. Après une très-sérieuse inspection des avantages personnels de ce gentleman, qui fut tout à fait insupportable pour les spectateurs compatissants, mistress Martha Jones dit d’un ton presque inintelligible :

« Il avait les cheveux blonds, alors.

— Il avait les cheveux blonds, alors. Vous voulez dire, j’en conclus, dit le conseil, que la première fois que vous avez vu le prisonnier, sa chevelure était d’une couleur différente de celle qu’elle à aujourd’hui. En supposant qu’il ait teint ses cheveux, ce qui n’est pas une habitude rare, pouvez-vous jurer que vous l’avez vu avant ce jour ?

— Je le jure.

— En quelle occasion ? demanda le conseil.

— Trois jours avant l’assassinat du frère de ma pauvre maîtresse. Je lui ouvris la porte. Il me parla très-poliment et admira beaucoup le jardin, et me demanda s’il pouvait l’examiner un peu.

— Il vous demanda de lui permettre d’examiner le jardin ? Dites-moi, je vous prie, si c’était en entrant, ou quand il se disposait à sortir.

— C’était quand je le reconduisais dehors.

— Et resta-t-il longtemps avec M. Harding ?

— Pas plus de dix minutes. M. Harding était dans sa chambre à coucher. Il avait dans celle-ci un bureau dans lequel il serrait ses papiers et son