Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/399

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
393
DU SERPENT.

s’étant déjà passée dans la scène III. Mais les spectateurs d’au delà des ponts, devant lesquels la pièce fut représentée, n’étaient pas dans l’habitude de faire des questions, pourvu qu’on leur donne beaucoup de bottes à la hessoise et de coups de pistolet pour leur argent, vous pouvez faire la nique à l’Esthétique d’Aristote et à tous les poèmes dramatiques grecs par-dessus le marché. Que leur importe l’école classique ? Applaudiront-ils un Zaïre, vous pleurez, ou un, qu’il mourût ! Non, qu’on leur donne suffisamment de feux du Bengale et d’honnêtes sentiments anglais, avec quantité de gilets chinois et de bottes pointues, et on peut se moquer de Corneille et de Voltaire, et être suffisamment assuré d’un long succès sur le théâtre de Surrey, de l’autre côté de l’eau.

Ainsi la lutte était finie, et, malgré tout, le plus habile lutteur n’avait pas vaincu. Où se trouvait la comtesse de Marolles pendant le procès de son époux ? Hélas ! Valérie, ta jeunesse a été malheureuse, mais peut-être qu’une destinée plus brillante peut encore t’être réservée.