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DU SERPENT.

volets sont fermés et les rideaux tirés par les garçons de service ; la table étale le linge blanc et l’argenterie brillante ; l’hôtelier lui-même apporte le poisson et débouche le sherry, et la petite société se place pour commencer le repas de l’amitié. Pourquoi nous introduirions-nous dans ce petit groupe heureux ? Avec la femme qu’il aime, la mère dont la tendresse aveugle a résisté à tous les événements, l’ami dont l’assistance l’a rendu à la liberté et au monde, avec une grande fortune avec laquelle il peut récompenser tous ceux qui l’ont servi dans l’adversité, que peut avoir à désirer encore Richard ?

Une voiture fermée transporte la petite société à la station, et, par le train de minuit, ils quittent Slopperton, quelques-uns d’entre eux peut-être pour ne jamais le revoir.

Le jour suivant, une société plus considérable est réunie à bord de l’Orénoque, bâtiment se disposant à partir de Liverpool pour l’Amérique du Sud. Richard, sa mère et sa femme toujours à côté de lui, et plusieurs autres personnes que nous connaissons, se trouvent là groupés sur le pont. M. Peters y est aussi, il est venu pour faire ses adieux au jeune homme au bonheur et à l’infortune duquel il a pris un intérêt si chaleureux et qui n’a jamais faibli. C’est un homme à la fortune indépendante maintenant, grâce à Richard, qui juge les cent livres de rente placées sur sa tête une trop minime récompense