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DU SERPENT.

— Alors je balance entre le dernier duc de Devonshire et Abd-el-Kader. J’espère que ce n’est pas Abd-el-Kader ; j’ai une meilleure opinion d’Abdel-Kader, oui vraiment. »

Richard le regarde entièrement déconcerté mais ne dit rien.

« Il y a eu évidemment, continua son ami, quelque machination d’une influence mauvaise pour empêcher votre apparition parmi nous avant ce jour. Vous êtes, en effet, un membre de la société, depuis…, laissez-moi compter…, trois cent soixante-trois ans. Soyez assez bon pour me reprendre, si je fais un mauvais calcul. Trois cent soixante-douze ans, ai-je dit, et vous ne vous êtes jamais réuni à nous ! Maintenant, il y a là quelque chose de radicalement mauvais, pour me servir du langage des anciens dans leurs fêtes religieuses, il y a là une vis desserrée. Vous deviez vous réunir à nous, positivement, vous le deviez ; nous sommes très-sociables ; nous sommes certainement folâtres, nous avons un bal chaque… soir. Mes idées quant à l’époque, je vous avoue, sont vagues ; mais je sais que c’est ou tous les dix ans ou toutes les semaines ; je penche à croire que c’est toutes les semaines, en ces occasions nous dansons. Êtes-vous un disciple de Terp, de celle que l’on peut appeler, la dame aux nombreuses sœurs célibataires, avez-vous un faible pour la lumière fantastique ? »