Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
DU SERPENT.

sous le portique, devant lequel les jardins s’étendaient jusqu’à un mur extérieur élevé. Le terrain entre le portique et le mur avait une longueur d’un peu moins d’un quart de mille, et au fond se trouvaient la grande entrée et la loge du concierge. Les jardins, cependant, entouraient le bâtiment de trois côtés, et sur le côté gauche le mur se prolongeait parallèlement à la rivière du Sloshy. Cette rivière était en ce moment si enflée, par les dernières pluies, que les eaux baignaient le mur à une hauteur de six pieds, couvrant entièrement le chemin de halage, qui existait ordinairement entre le mur et le bord de l’eau.

Richard et l’empereur de la machine hydraulique, accompagnés de la démonstrative enchanteresse en bottines vertes, tous trois engagés dans une conversation amicale, quoique tout à fait désordonnée, se trouvaient marcher dans la direction des terrains situés de ce côté, et, par conséquent, hors de la vue des gardiens.

Pourtant le petit garçon de Slopperton les suivait pas à pas. Ce jeune gentleman ayant les mains dans ses poches, musait et flânait de long en large, avec un air qui semblait dire que ni homme ni femme ne l’intéressaient pas plus que le prince danois, de mémoire oubliée. Peut-être était-ce par une extrême lassitude de la vie que, sans s’en douter, il était occupé à siffler l’air d’une chanson, se