à côté de lui et qu’elle ramenait avec soin autour d’elle son manteau de fourrures.
« Que voulez-vous dire ? s’écria-t-elle tout à coup après quelques instants de réflexion. Pourquoi me tourmentez-vous au sujet de ce George Talboys qui a eu par hasard l’idée de vous fuir pendant quelques mois ? Êtes-vous fou, monsieur Audley, et me choisissez-vous pour victime de votre monomanie ? Qu’est-ce donc pour moi que ce George Talboys pour que vous me poursuiviez de son nom ?
— Vous était-il complètement étranger, milady ?
— Sans doute ! Que vouliez-vous qu’il fût pour moi d’autre qu’un étranger ?
— Dois-je vous raconter l’histoire de la disparition de mon ami telle que je l’ai lue, milady, demanda Robert ?
— Non. Je ne veux rien savoir de votre ami. S’il est mort, j’en suis fâchée ; s’il vit, je ne veux ni le voir ni entendre parler de lui. Laissez-moi aller voir mon mari, monsieur Audley ; je ne crois pas que vous ayez l’intention de me faire mourir de froid ici.
— J’ai l’intention de vous retenir jusqu’à ce que j’aie tout dit, lady Audley, répondit résolument Robert ; je ne prendrai que le temps nécessaire. Quand j’aurai parlé, vous saurez ce que vous avez à faire.
— Très-bien, alors ; ne perdez pas de temps pour dire ce que vous avez à me dire, reprit milady avec insouciance. Je vous écoute patiemment.
— Lorsque mon ami George Talboys revint en Angleterre, commença gravement Robert, la pensée qui le préoccupait le plus était celle de sa femme.
— Qu’il avait abandonnée, dit milady avec vivacité. Je crois, du moins ajouta-t-elle après réflexion, que vous nous avez dit quelque chose de ce genre en nous parlant de votre ami. »
Robert Audley ne prit pas garde à cette interruption.