Aller au contenu

Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
LES OISEAUX DE PROIE

santé, leur clairvoyance, et leur mémoire, aussi bien que leur intelligence ; ce qui fait que beaucoup d’entre eux ont vécu assez longtemps pour voir les folies de la génération qui les a suivis.

« — Ah ! mon Dieu, père !… s’exclama Anthony junior, abasourdi par ce flot d’éloquence, quel sermon !

« — Je n’en fais pas souvent de sermons, dit le bonhomme en riant. Tout ce que je veux dire, c’est que si j’ai encore la mémoire assez nette, c’est sans doute parce que je n’en ai pas fait mauvais usage, je ne l’ai pas employée à des absurdités comme beaucoup d’autres. Je suis resté chez moi, m’occupant de mes affaires et laissant les autres s’occuper des leurs ; maintenant, monsieur, si vous avez besoin de moi, je suis prêt.

« — Vous m’avez dit l’autre jour que vous ne pouviez pas vous rappeler le nom du lieu, où s’est mariée la fille de Christian Meynell ; mais que peut-être, vous vous le rappelleriez si vous l’entendiez prononcer. Vous avez dit aussi que ce nom finissait en cross.

« — Je le maintiens, répliqua mon vieil ami, je le maintiens.

« — Très-bien, alors. Il est convenu que ce lieu est dans le comté d’York ?

« — Oui, je suis également certain de cela.

« — Et que le nom se termine en cross.

« — Aussi vrai que je m’appelle Sparsfield.

« — Eh bien ! en ce cas, comme il y a seulement six villes ou villages dans le comté d’York, dont les noms finissent par cross, il y a tout lieu de croire que l’endroit que nous cherchons doit être dans les six.

« L’ayant ainsi préparé, je tirai ma liste de ma poche et je lus tout haut, très-lentement, les noms des six places pour l’édification de M. Sparsfield.