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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/210

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LES OISEAUX DE PROIE

que si vous pouviez vous arranger de manière à l’informer de votre engagement sans lui donner connaissance de votre visite dans le comté d’York, cela pourrait être un coup de haute diplomatie. Il pourrait se faire qu’il fût heureux de se débarrasser de la fille et arrivât à conclure le mariage de sa propre volonté. »

… Se débarrasser de la fille !

Aux oreilles de Valentin ces mots firent l’effet d’un blasphème. Pouvait-il y avoir sur la terre quelqu’un, fût-ce un Sheldon, capable de ne pas savoir apprécier le privilège d’avoir cette divine créature auprès de lui ?


CHAPITRE IV

AFFABILITÉ DE PHILIPPE SHELDON

Il ne s’écoula pas beaucoup de temps avant que Valentin eût des raisons pour reconnaître que les prévisions de son patron étaient fondées. Quelques jours après son entrevue avec George, il fit sa visite hebdomadaire à la villa. Les choses allaient très-bien pour lui et tout dans l’avenir lui paraissait sous un aspect plus brillant qu’il n’eût jamais cru pouvoir l’espérer. Il s’était mis résolûment au travail pour se faire une place dans la littérature. Il travaillait des journées entières dans la bibliothèque du British Museum, et la nuit il écrivait pour des journaux ou des revues. Ses relations avec des journalistes lui avaient été d’un grand secours. Il était sûr déjà de placer ses articles. Les jeunes littérateurs,