Aller au contenu

Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
LES OISEAUX DE PROIE

passe mon temps en bonne compagnie, sans plus jamais boire ni jouer et que j’irai lui présenter mes respects dès qu’il me l’ordonnera ; mais je ne désire pas quitter Londres, étant bien aise d’être près de C***. »

« Qui est cette C***, que Matthieu allait voir à Highgate et qui était presque aussi grande que Ruth Judson ? N’est-ce pas très-probablement la même C*** qui se trouve mentionnée dans les lettres précédentes, conjointement avec le petit M*** ? Si cela est, peut-il y avoir aucun doute qu’elle soit la fille de Matthieu ? De qui pourrait-il parler comme il fait dans cette lettre, si ce n’est de sa fille ? Elle était à Highgate, dans une institution probablement, où il allait la voir. Elle était presque aussi grande que Mme Judson. Elle avait dû atteindre à cette taille récemment, autrement il n’en eût pas donné la nouvelle à sa sœur. Et puis, il ne désire pas quitter Londres, parce qu’il est bien aise d’être près de C***.

« Je le parierais sur ma vie, C*** est sa fille.

« Agissant en conséquence de cette conviction, j’ai extrait tous les passages où il est question de C***, quel que soit l’espace de temps qui les sépare.

« Ainsi, en 1763, je trouve :

« C*** est devenue fort belle, et Mme N*** m’a dit qu’elle était très-admirée par un frère de son amie Tabitha. Elle ne sort jamais qu’avec Tabitha. On n’aurait pas plus d’égards pour une duchesse. Mme N*** l’aime tendrement ; elle la considère comme la jeune fille la plus douce et la mieux élevée que l’on puisse voir. Je lui ai donné la nouvelle édition de Sir Charles Grandisson, qu’elles lisent tout haut, chacune à son tour, le soir,