Aller au contenu

Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
CROQUIS DU VICE

tout le long, le long du chemin de la rue Taitbout à Passy, mais prouver que les « pétards et leurs pétardières » louangés chaque jour par notre spirituel chroniqueur mériteraient un peu de l’attention des dramaturges : Je choisis comme exemple le volumineux derrière de Mme Poteau.

C’était une femme de quarante ans. Son postérieur, inutile de vous le dire, avait le même âge, quoiqu’il parût plus jeune d’une vingtaine d’années. Autant la face extérieure de Mme Poteau était ridée, graveleuse et jaunie, autant l’autre, exquise de forme, était lisse, douce et blanche. Cette face nocturne n’avait jamais été souillée ni par une main sacrilège ni par le regard d’un être quelconque : Mme Poteau détestait les hommes, les femmes et les bêtes. Elle n’était sur cette terre qu’en attendant son passage dans un ciel où, peut-être, si Dieu le lui commandait, de vive voix, elle se résoudrait à sacrifier le capital et les intérêts que toute fille apporte en naissant. Elle pensait souvent que cela