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VII

sa puissance sur la terre. Il veut voir pour croire ; j’ai voulu l’aider à y parvenir. J’ai parlé de vous[1].

Cependant, ce qu’il y a de meilleur et de plus beau dans vos cœurs n’a pas été dit ; car il y a dans le cœur et dans la demeure de l’honneur, comme dans le temple de l’ancienne alliance, le tabernacle qui renferme les tables dorées de la loi sur lesquelles la face seule des chérubins peut s’abaisser.

Dans ce que j’ai blâmé ou critiqué dans votre pays, chez votre nation, je n’ai suivi que ma conviction. Ce que j’ai entendu, éprouvé, senti, pensé, moi-même je l’ai écrit sans crainte et sans blesser le droit et la justice.

Mais lorsque vous lirez ces lettres, mes amis, soyez, si c’est possible, patients jusqu’au bout ; songez qu’elles sont souvent l’impression du moment, qu’une impression ultérieure a mûrie ou changée. Considérez-les comme des chiffons de papier que vous êtes obligés de parcourir pour en tirer un nombre total. Quatre de ces lettres, c’est-à-dire celles adressées a Sa Majesté la reine douairière de Danemark, à J.-P. Boeklin, à MM. C. Oersted et Martensen, doivent être considérées comme des points de repos sur la route, et d’où l’œil embrasse les étapes déjà parcourues, d’où l’on réfléchit à la route et à son but. Elles contiennent plusieurs répétitions qu’il a été impossible d’éviter ; il y en a peut-être dans les autres lettres que j’aurais pu faire disparaître, mais…..

J’espère de vous, mes amis, la vérité, devant laquelle il

  1. Dans la traduction anglaise et américaine, les noms ne sont désignés que par des initiales, quand ils appartiennent à des personnes privées. Dans l’édition suédoise, ce voile tendu sur mes amis m’a paru inutile, puisque leurs noms ne sont ici qu’un écho lointain.
    (Note de l’Auteur.)