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LA


VIE DE FAMILLE


DANS


LE NOUVEAU-MONDE




LETTRE PREMIÈRE


En mer, 23 septembre 1849.

J’en suis à ma seconde journée sur l’Océan, chère Agathe, et si le reste du voyage répond à son commencement, je n’éprouverai pas de sitôt l’impatience d’atteindre le port. Le temps est des plus magnifiques, le ciel et la mer sont resplendissants de lumière, le vent est bon, et j’ai pour demeure, en voguant vers le Nouveau-Monde, un navire splendide (on dirait un petit château) et de plus extrêmement commode. Je jouis avec délices de cette vie non troublée du bord, après les jours fatigants que j’ai passés en Angleterre, où mon esprit était tendu pour ainsi dire sur le chevalet, tandis que mon corps allait et venait afin