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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

L’idéal de l’homme américain me paraît être : la pureté de vue, la fermeté, la volonté, l’énergie de l’action, la simplicité, la douceur dans les manières et la personne, en y ajoutant quelque chose de tendre, de chevaleresque dans ses rapports avec la femme, ce qui lui sied parfaitement. Dans chaque femme l’Américain vénère sa mère.

De même, l’idéal de l’Américaine, de la femme du Nouveau-Monde, me paraît être l’indépendance du caractère, la douceur des manières et de sa personne.

L’idéal du bonheur pour l’Américain, c’est, il me semble, le mariage, le foyer domestique et l’activité civile. Avoir une compagne, une maison, un foyer, une pièce de terre à soi, en prendre soin et les embellir ; se rendre en même temps utile à l’État ou à la ville, tel est le but de la plupart des Américains. Un voyage en Europe pour voir des villes achevées et — des ruines, est un épisode de leur vie ardemment désiré.

J’ai assez vu de foyers américains pour être à même de dire que les femmes y jouissent, en général, de tout le pouvoir qu’elles veulent. La femme, dans le Nouveau-Monde, est le centre, le législateur du foyer, et l’homme américain aime qu’il en soit ainsi. Il veut que sa femme soit maîtresse de sa volonté dans l’intérieur, et il se plaît à lui obéir. J’ai entendu citer, comme représentant ce rapport, ces paroles d’un jeune homme : « J’espère que ma femme saura faire sa propre volonté à la maison, et je lui apprendrai à en avoir une si elle en manque. » Je dois ajouter que dans les foyers heureux où je me suis trouvée, la femme était aussi empressée de faire la volonté de son mari qu’il pouvait l’être à faire la sienne. Le dévouement et une sage raison égalisent tout.

Les établissements d’éducation pour les femmes, dans le