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LA VIE DE FAMILLE

Nouveau-Monde, sont, en général, bien supérieurs à ceux d’Europe. C’est peut-être dans l’éducation et la manière dont les femmes sont traitées que se trouve la partie la plus importante du travail d’avenir de l’Amérique en faveur de l’humanité. La considération croissante de la femme comme professeur, et son emploi comme tel dans les écoles publiques, même pour garçons, est un fait général aux États-Unis et me réjouit infiniment. Des séminaires ont été fondés pour former les femmes à l’enseignement. J’espère pouvoir visiter celui de West-Newton pour les institutrices, créé par Horace Mann ; il est près de Boston. Les filles de la Nouvelle-Angleterre paraissent avoir un penchant et un amour particulier pour cette vocation : celles de parents riches se consacrent à l’enseignement. Les filles des agriculteurs pauvres vont travailler dans les manufactures pendant quelque temps, afin de gagner l’argent nécessaire pour payer les frais d’école et devenir plus tard des institutrices. Tous les ans, il en part des bandes nombreuses pour les États de l’Ouest et du Nord, où s’élèvent tous les jours des écoles placées sous leur direction. En général, les filles de la Nouvelle-Angleterre sont renommées pour leur caractère et leur capacité ; Waldo Émerson lui-même, qui ne loue guère, m’a fait leur éloge. Dans ces séminaires ou écoles, elles apprennent les langues anciennes, les mathématiques, l’algèbre avec beaucoup de facilité, et y font autant de progrès que les étudiants. Tout récemment, une jeune personne de Nantuchet (Massachusett) s’est distinguée dans l’astronomie ; elle a découvert une comète et reçu, à cette occasion, une médaille du roi de Prusse.

La littérature allemande, qui a pénétré très-avant dans les États du Nord depuis quelques années, a pris une in-