fluence considérable sur la jeunesse studieuse, surtout en éveillant son esprit pour les idéalités de la vie. Les orateurs et les professeurs les plus en renom sont les avocats des idéalités humaines. La paix, la liberté, la véracité, la tempérance relativement à la boisson, la pureté et l’ennoblissement dans toutes les directions et situations de la vie, la propagation des avantages de la vie et de la civilisation, sont les sujets qui exercent l’éloquence des orateurs et leur attirent des milliers d’auditeurs. Ces questions sont traitées en vue de « l’utilité et de l’ennoblissement de tous. »
On dit d’un arbre qu’il grandit quand il s’élève et se rapproche du ciel, on peut dire la même chose de cette société ; son travail ne se fait pas seulement en largeur, mais en hauteur.
Depuis l’autre jour, j’ai passé une soirée agréable dans une réunion d’abolitionistes à Faneuil-Hall (grande salle de Boston destinée aux assemblées publiques). M. Sumner désirait que j’en visse une ici, et il m’a accompagnée. On devait présenter au peuple plusieurs nègres qui s’étaient enfuis des États à esclaves, et faire des discours à leur intention. La salle et les galeries étaient combles. L’un des meilleurs orateurs, et assurément le plus original de la soirée, fut un grand nègre, John Brown, si j’ai bonne mémoire, qui venait tout récemment de s’enfuir avec femme et enfants ; il racontait cette histoire. Il y avait une fraîcheur, une vie, quelque chose de particulier dans l’éloquence et les gestes de cet homme, et qui ajoutait un charme infini au vif intérêt inspire par son récit. Il se ser-