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LA VIE DE FAMILLE

tes dans leur manière de se vêtir, sont dans ce pays faibles et maladives, et pourquoi les maladies de poitrine prennent un si grand accroissement dans les États du Nord-Est. Elles sont, souvent aussi, une suite de la dyspepsie. En attendant, je suis reconnaissante au delà de toute expression d’avoir pu m’échapper des griffes du monstre.

Mon docteur, qui, pendant sept semaines, m’a donné les soins les plus affectueux, n’a rien voulu accepter en retour. « Mais je vous demande, m’écrit-il dans sa lettre d’adieu toute paternelle, de me donner de vos nouvelles, de me parler de votre santé, de vos jouissances, car j’entends beaucoup parler des douleurs et des chagrins de l’humanité et rarement de sa joie. » J’ignore si je parviendrai à ce qu’on appelle bien connaître les Américains ; mais il est certain que jusqu’ici je n’ai rien trouvé de comparable à leur hospitalité et cordialité ; elles débordent quand leur cœur est chaud, et n’ont pas de limites. Lorsque tant de voyageurs font grand bruit de leurs défauts, il est juste que quelqu’un fasse connaître leurs vertus ; et ces défauts, ceux du moins dont j’ai pu m’apercevoir, ces défauts nationaux peuvent souvent être attribués à la jeunesse de ce peuple. Il en est beaucoup dans lesquels je retrouve ceux de mes jeunes années : les questions, le manque de réflexion, d’attention pour soi et les autres, la forfanterie, etc. Mais les meilleurs d’ici, dont le nombre va croissant, sont exempts et bien au-dessus de ces défauts.

Le 5 mars.

J’ai encore assisté à une couple de « conversations » chez Alcott, à Boston. Elles m’ont intéressé par la présence d’Émerson et l’intérêt qu’il y prenait. Plusieurs personnes de