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LA VIE DE FAMILLE

quelques convives. Dans l’après-dîner, ma bonne hôtesse fait avec moi des excursions qui me sont agréables de toute manière. Cependant c’est le soir qui est la fleur de la journée dans cette maison ; dans combien d’autres n’en est-il pas la plus lourde partie ? On allume les lampes dans les salons, on vous appelle pour le thé. Madame Howland, si bonne, si agréable, est assise sur le canapé, ayant devant elle une grande table couverte d’une foule de bonnes choses, on place les petites tables à l’entour (la mienne est toujours près du canapé), et le spirituel petit nègre Sam, grand favori de madame Howland, porte des rafraîchissements à l’entour. Trois ou quatre jeunes gens, fils de familles aisées, quelques jeunes filles arrivent, et la jeunesse danse gaiement au piano. Les enfants de la maison sont fort aimables les uns pour les autres, ils dansent souvent ensemble, comme nous le faisions le soir, mais ils sont plus heureux que nous, car je leur joue presque toujours, pendant un moment, des valses et des contredanses. Il y a aussi des visites qui vont et viennent. Puis on va sur la terrasse, on s’y promène, on s’y assoit, on cause ; je préfère cependant m’y promener en silence, en jouissant de l’air balsamique de la nuit, en regardant par les portes ouvertes dans les appartements où les jolis enfants gambadent avec une joie juvénile et sont gracieux sans le savoir. M. Monefelt, le frère de mon hôtesse, vient tous les soirs ; c’est un causeur et conteur amusant. Mais il n’est personne avec qui je me trouve si bien qu’avec la bonne et raisonnable madame Howland.