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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

dant des villes, réglant des sociétés et en créant de nouvelles. Il visita les frères moraves d’Ébenezer, traça les rues de leur nouvelle ville, loua leur bonne administration. En peu d’années, la petite colonie en vint à vendre dix mille livres de soie brute par an ; l’indigo était aussi devenu un article de commerce permanent. Les colons publièrent avec ardeur des écrits sérieux contre l’emploi des esclaves nègres, et assurèrent que les blancs travaillaient aussi bien, même sous le soleil de la Géorgie. Leur piété maintenait leur union ; ils jugeaient leurs querelles entre eux, et acceptaient chaque événement de la vie comme une disposition divine, la vivacité de leur dévotion ne troublait pas le calme de leur jugement ; ils avaient la paix et étaient heureux. Des villes moraves, Oglethorpe voyagea sur les rivières qui descendaient vers le Sud, visita le long des côtes les îles remplies de palmettes, de vignes, de chênes verts, d’oiseaux chantants, et fonda dans celle de Saint-Simon le fort de Fredrica.

De vaillants montagnards écossais ayant émigré pour chercher de nouveaux foyers sous la bannière d’Oglethorpe, il remonta, en portant le costume des Écossais, l’Altamaha, pour aller à leur rencontre près de Darien, où ils avaient fixé leur domicile. Avec l’aide de ces braves, Oglethorpe résolut d’étendre les frontières de la Géorgie jusqu’à la rivière de Saint-John, dans la Floride. Les Indiens de la tribu d’Uchécerna entendirent parler de cette guerre, et se hâtèrent d’arriver tatoués avec le plus grand soin, et en portant la hache du combat pour se joindre à Oglethorpe. Des danses guerrières sauvages succédèrent aux longs discours, aux échanges de cadeaux. Les Muskhogeers et les Chiekesaws vinrent aussi trouver Oglethorpe, et renouvelèrent leur traité d’amitié.