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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

tente de la voir et de la remercier du plaisir que nous ont donné son Reedwood et Hope Leslie.

Je voudrais seulement avoir un peu de temps à ma disposition.

La difficulté pour moi sera de pouvoir répondre à la bienveillance qui vient à ma rencontre de divers lieux lointains et proches, de différents États, de diverses villes. S’il m’arrive de ne pouvoir y répondre qu’imparfaitement, je n’en serai pas moins reconnaissante de cœur, et me souviendrai que dès le premier jour de mon arrivée à New-York plus de six maisons m’ont été ouvertes, qu’on m’y a invitée comme hôte et membre de la famille. Des quakers eux-mêmes me prient de venir chez eux. Puissé-je répondre à la cinquième partie au moins de ces invitations !

LETTRE III


Bords de l’Hudson, 11 octobre 1849.

À la noce aujourd’hui à neuf heures du matin. Nous y sommes allés en voiture par une pluie battante. Tous les invités, cent au moins, étaient réunis quand nous arrivâmes. Le père de la mariée, déjà âgé, mais d’un extérieur des plus agréables, m’offrit le bras pour entrer dans la pièce où la cérémonie devait avoir lieu. On mariait la fille unique de la maison. Sa sœur aînée était morte environ un an auparavant ; sa mère en portait encore le deuil sur son visage affligé et pâle. La compagnie était fort silencieuse ; on se serait cru à un enterrement plutôt qu’a une fête joyeuse. La fille aînée était morte peu de temps après et des suites de son mariage, c’est-à-dire en devenant