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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

« Les villes riches s’invitent à être leur hôte, et les prés fleuris embrassent les genoux »[1].

C’est un bienfaiteur ; partout où il se montre, on le salue, on le fête, on s’en sert, on le bénit ; mais il n’y fait aucune attention, ne s’arrête, ne se repose pas :

« Il baptise les pays de son nom et court ».

C’est la vie d’un héros ! il se hâte d’avancer vers son but, l’Océan ; c’est là qu’il goûte le repos, le repos d’un esprit héroïque, la paix dans l’infini, qui suffit à tous.

Je voudrais habiter sur les bords de l’Hudson, si je ne connaissais pas un fleuve qui m’est plus cher encore le Gotha. Notre Orsta[2], sur le bord de la mer, est bien ; mais je préférerais une petite campagne sur les rives du Gotha ; il me semble que tu te porterais mieux sur la côte occidentale de la Suède ; l’autre est plus froide.

Il faut te quitter maintenant pour écrire d’autres lettres. Downing veut aussi t’adresser quelques mots, ainsi qu’à ma mère. Hier il a proposé vos santés, et nous les avons bues avec du champagne.

LETTRE IV


Brooklyn, 5 novembre 1849.

Me voici à New-York, ou plutôt dans la partie de cette grande ville appelée le Brooklyn, qui en est séparé par l’East-rivers et prétend être une ville à part ; elle y a droit

  1. Le Fleuve, par Tegnér.
  2. Propriété de la famille Bremer. (Trad.)