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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

l’exposition des beaux-arts. Parmi les œuvres des artistes indigènes je n’ai remarqué qu’un grand tableau historique représentant la première guerre mexicaine entre les Espagnols et les Indiens, où l’on puisse découvrir des traces de génie proprement dit. Quelques œuvres plastiques me firent beaucoup de plaisir par la délicatesse de l’expression et la hardiesse de l’exécution, entre autres un buste en marbre de Proserpine et un petit berger écoutant le bruit d’un coquillage, tous deux d’un artiste américain appelé Hiram Powers. On aurait pu souhaiter quelque chose de plus grand, de plus national dans le sujet, mais il ne laissait rien désirer quant à la beauté, à la perfection des formes. En face des salles de l’exposition des arts américains, et cela me paraît bien, est ce qu’on appelle la galerie de Dusseldorf, où sont réunis des tableaux anciens, surtout de l’école allemande. Les artistes commençants et les amateurs y trouvent des sujets d’étude et des points de comparaison. Le temps ne m’a point permis de visiter la galerie cette fois.

Parmi les bonnes choses que j’ai rencontrées ici, il faut compter les propositions qui m’ont été faites par M. Putnam, libraire fort estimé de cette ville. Downing s’en est réjoui, car il connaît M. Putnam comme un homme parfaitement probe et sûr; je le crois rien qu’en voyant ses yeux.

Il m’en a beaucoup coûté de me séparer des Downing. Le temps que j’ai passé avec eux a été si riche sous le rapport des jouissances de l’esprit et du cœur, que je voudrais l’appeler mes jours des pains azymes dans le Nouveau-Monde. Je me suis fortement attachée à ces amis excellents. Je les reverrai!... J’ai infiniment d’obligations à Downing pour la sagesse, le tact, la gravité fraternelle avec