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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

dans cette rue moitié ville, moitié campagne. Je marchais en silence sous les arbres verts, ayant à mon côté le joli Eddy Spring. Le ciel du soir était en feu et répandait sa chaude lueur sur les prés et les collines boisées. Quand je détournais les yeux pour les porter sur le bel enfant, son regard rencontrait le mien avec une douceur pénétrante angélique. Il paraissait voir et comprendre ce qui vivait en moi. Nous marchâmes longtemps ainsi, et le crépuscule commençait à venir quand un cavalier s’approcha de nous avec une grande boîte ou caisse sur le bras. C’était le bon Marcus et sa Dolly. La caisse était à mon adresse, et envoyée par M. Downing, qui l’avait remplie des plus belles fleurs. Quelques mots, plus charmants encore que les bouquets, y étaient joints. Rebecca et moi, nous arrangeâmes les fleurs dans un joli vase d’albâtre en forme de lis sortant d’un bassin ; Marcus et Channing nous aidaient des yeux.

Malgré mes fatigues de corps et d’esprit, je me porte bien, et suis fort reconnaissante de tout ce que j’apprends avec mes bons et affectueux amis, des sentiments qu’ils me font éprouver. La seule chose qui me manque, c’est de recevoir de bonnes nouvelles de ma mère et de toi. J’espère en la poste d’aujourd’hui, j’espère et j’aspire. Je vais faire partir cette lettre. Embrasse ma mère pour moi, et distribue des compliments à tous ceux qui voudront en avoir de ta {{droite|Fr.