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LA VIE DE FAMILLE

les plus anciens planteurs, des Suédois et des Finlandais. Le noble et généreux Baltimore voulait donner à l’Église catholique du Nouveau-Monde une base plus large que celle qui la soutenait dans le vieux monde. La ville de Baltimore devint le siége d’un évêché et le couvent de la Visitation la maison-mère de tous ceux du même ordre établis dans le Nouveau-Monde. Le Maryland avait des plantations de tabac, des esclaves, et vivait, dit-on, patriarcalement. On y trouve encore du tabac, des esclaves, — mais la vie y est moins patriarcale, comme on peut le conclure de diverses circonstances et histoires rapportées dans la chronique de cet État. Baltimore est encore le foyer du catholicisme, le siége de l’évêque et de l’ordre monastique de la Visitation. Quelque chose de l’esprit libéral de Baltimore paraît y subsister encore. Durant mon séjour à Washington, j’ai visité le couvent de la Visitation ; ce que j’y ai vu m’a plu infiniment, surtout l’air, les manières de la supérieure, des jeunes sœurs. Ces religieuses font des vœux perpétuels ; mais elles ont de l’ampleur dans les idées, s’occupent de l’éducation de la jeunesse, prennent soin des orphelines de père et de mère. Bon nombre des premières familles protestantes des États-Unis y envoient leurs filles, parce que l’enseignement est meilleur, moins cher, que dans les autres établissements d’éducation de ce pays. Le catholicisme aux États-Unis paraît avoir mis de côté tout ce qui l’a rendu redoutable dans le vieux monde, en conservant ce qu’il a de mieux ; il faut mettre de ce nombre les bonnes œuvres. On dit que les paroisses catholiques d’ici sont remarquables par leurs excellentes institutions en faveur des enfants et des malades. Le grand pensionnat forme le principal revenu du couvent. J’y ai entendu quelques jeunes personnes jouer de la