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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/142

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LA VIE DE FAMILLE

citoyens. Elle est sous ce rapport plus critique qu’enthousiaste. J’ai tiré pour mon usage, de son livre « Un été sur les lacs, » le passage suivant : « Quiconque persévère courageusement dans un noble dessein, n’importe la résistance qu’il rencontre, finira par y trouver une source de bénédiction. »

D’après les lettres de Margaret Fuller, je serais tentée de croire qu’elle avait atteint le but suprême de sa vie ; son âme entière paraît s’être fondue dans sa béatitude maternelle. On me l’avait représentée comme n’étant pas assez femme, et je trouve qu’elle l’était presque trop. Margaret est heureuse d’être partie le cœur plein d’amour avec ceux qu’elle aimait le plus.

Le 12 août.

Le temps est toujours délicieux et beau ! Les embrassements de la mer pendant le jour, son chant pendant la nuit, la liberté, la paix en plein air, — c’est magnifique. Le professeur Hart jouit des bains et de la mer comme moi ; mais sa femme ne s’en trouve pas bien, elle pâlit chaque jour davantage.

J’ai fait la connaissance d’une, ou, pour mieux dire, de deux familles de Philadelphie qui n’en font qu’une. Leurs chefs sont deux frères établis dans une villa près d’ici pour prendre les bains. M. Furness aîné, pasteur d’une paroisse unitaire de la ville des Amis, est une des natures humaines les plus pures que Dieu ait créées, vraie, ardente, tout amour, mais tellement préoccupé de ses sentiments abolitionnistes, que sa vie et sa santé en souffrent. Je crois qu’il endurerait la mort avec la plus grande joie pour faire disparaître l’esclavage. Sa fille, belle d’âme et de sa