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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

temps, jeté sur le courant, un peu au delà de la chute, ni d’autres choses remarquables d’ici. Tout cela est petit comparativement à la cataracte, elle a été pour moi l’objet principal sur lequel mon attention s’est fixée.

Les Indiens que l’on trouve autour du Niagara font partie de la tribu des Senécas. Comme nous sommes au moment de leurs chasses dans le désert, je n’ai vu ici que quelques Squaws ; elles offraient leurs ouvrages composés de broderies sur écorce de bouleau, représentant des fleurs, des animaux dessinés et faits avec enfantillage, mais bien ; des brosses en hérisson, de petites nattes, des corbeilles, des mocassins, de petits grelots confectionnés avec une herbe odoriférante. Il y a dans les environs plusieurs boutiques remplies de ces mêmes ouvrages, mais on les vend fort cher. Marcus et Rébecca ont vu ici, il ya quelques années, une grande, solennité indienne des Senécas, c’est-à-dire l’élection d’un nouveau chef pour remplacer celui qui venait de mourir. Les Indiens s’étaient réunis à cet effet au fond d’une forêt. La dernière scène de cet acte remarquable fut celle-ci : Le jeune chef s’agenouilla, après son élection, devant sa vieille mère qui lui imposa les mains pour le bénir. La femme, que les Indiens traitent d’ordinaire avec tant de mépris, acquiert cependant de la considération chez eux, quand elle est la mère d’un guerrier distingué, et parfois aussi par son pouvoir mystique comme sorcière, quand elle est douée d’une nature vigoureuse. Mais la femme indienne s’élève rarement au-dessus du joug qu’on lui a imposé dès son enfance, sous le rapport de l’esprit et du corps.

Je suis impatiente d’en savoir davantage relativement à ces habitants primitifs du Nouveau-Monde, et j’espère en trouver l’occasion pendant mes excursions dans l’Ouest.