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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

toujours. Ce sentiment pour les individus dignes d’affection que je rencontre çà et là durant mon pèlerinage, est comme une tente où je m’abrite la nuit avec reconnaissance. Je voudrais y rester davantage ; mais le lendemain matin il faut reprendre ma course, aller plus loin ; je le fais avec un soupir.

Adieu, gens aimables de cette ville disgracieuse ! Merci, cœurs chauds de Chicago !

LETTRE XXV


Watertown (Visconsin), le 1er octobre 1850.

La plus magnifique matinée ! comme j’en ai joui, ainsi que d’une promenade sur les bords du Rock-River, petite rivière tributaire du Mississipi !

Watertown est une ville de deux mille habitants, de fondation récente ; ses petites maisons, la plupart en bois et peintes en blanc, bien proprettes et ornées, sont parsemées sur la pente verdoyante qui se trouve entre la forêt et la rivière. Des colonnes de fumée sortaient de leurs cheminées pendant cette calme matinée ; le soleil brillait sur elles et sur la rivière limpide comme un miroir. Plus j’avance dans l’Ouest, plus il devient évident, pour moi, que l’homme n’y est encore principalement occupé que de la conquête de la vie matérielle, en un mot, des « affaires, » et n’a pas eu le temps de se tourner vers le soleil.

Mais les églises, les écoles, les asiles, les petits foyers, qui commencent à se parer de fleurs, à s’entourer de jar-