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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/223

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

transformation importante a lieu maintenant dans l’organisation des écoles de femmes des États de l’Ouest, sous la direction de mademoiselle Beecher, la sœur du jeune pasteur si bien doué du Brooklyn. Après-midi, on m’a menée voir la ville dans une voiture qui avait été mise à ma disposition par un de ses habitants. Millwaukie est jolie, a une position magnifique entre la rivière du même nom et le lac Michigan ; elle croît vigoureusement. Quatre grandes maisons d’école, une dans chaque quartier, et sur la coupole desquelles étincelait le soleil, étaient encore en construction, ornées élégamment, mais sans luxe.

J’ai vu plusieurs rues bien bâties, ayant de jolies maisons et boutiques, d’une autre espèce que celles de Chicago. Presque toutes les maisons de Millwaukie sont en briques, d’une espèce particulière, fabriquées ici avec une espèce de terre prise sur place ; elle a une teinte douce de jaune clair, ce qui donne à la ville un aspect fort agréable ; on dirait que le soleil l’éclaire constamment. J’ai vu aussi de jolies villas, ayant de belles perspectives sur le lac et le pays. Millwaukie, et non pas Chicago, mériterait d’être appelée la « Reine des lacs » elle se pose en ville splendide, sur des hauteurs illuminées par le soleil, grandit et s’étend chaque jour. Presque la moitié de la ville est allemande ; on y voit des inscriptions, des enseignes, des physionomies allemandes ; on y publie des journaux allemands, car beaucoup d’émigrants de cette nation n’apprennent jamais l’anglais, et sortent rarement de la partie de la ville où ils sont réunis. Généralement parlant, ils paraissent, dans l’Ouest, former des clans, vivre et s’amuser entre eux comme dans la terre natale. Leur musique, leurs danses et autres plaisirs populaires les distinguent du peuple anglo-américain, qui, surtout dans l’Ouest, n’a d’autres plaisirs que