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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

tais silencieuse et tranquille. Arrivée à onze heures du soir à Madison, j’eus de la peine à trouver une chambre et une personne pour m’aider à sortir d’embarras ; mais le lendemain, j’avais maison, foyer, amis, le tout parfait.

Je suis dans une famille appelée Fairchild. Le père, juge de paix dans la ville, est absent pour le moment, mais sa femme, sa fille nouvellement mariée, et demeurant dans la maison de ses parents, me font passer une vie de famille des plus agréables. Impossible de se représenter un plus joli tableau que celui-ci ; il est composé de trois générations, mère, fille et petite-fille. La grand’mère est une femme de bon ton, gracieuse et belle encore ; le blanc visage de la fille respire une douceur inexprimable ; c’est une délicieuse jeune femme, et son enfant est l’un de ces petits anges que non-seulement père, mère et grand’ mère ; mais tout le monde, regarde comme un être exceptionnel. Lorsque j’ai vu, ce matin, la jeune mère avec son enfant sur le bras enfermé dans ceux de sa mère, et ce petit groupe immobile, debout dans la chambre éclairée par le soleil, j’ai pensé : « Pourquoi mes yeux cherchent-ils au-dessus de la terre le temple éclatant du soleil ? Chaque hélianthe n’est-elle pas un temple plus beau que celui du Pérou et de Salomon ? Et ces créatures humaines qui aiment, adorent en esprit et en vérité, ne sont-elles pas de véritables temples du soleil sur la terre ?… »

La partie masculine de la maison se compose, pour le moment, du plus jeune fils et du mari de la fille.

Le 6 octobre.

Je reviens de l’église. Le prédicateur a fait un sermon