Aller au contenu

Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
DANS LE NOUVEAU-MONDE.

d’idylle. On n’y voit pas de montagnes, seulement des collines verdoyantes couronnées de forêts à feuilles rondes. Sept cents colons norwégiens environ sont établis dans cette contrée ; ils ont tous de petits enclos, souvent fort éloignés les uns des autres, deux églises ou maisons de réunion à Koskonong.

On présume que le nombre des émigrants norwégiens établis dans le Visconsin s’élève à trente ou quarante mille âmes ; mais personne ne le sait positivement. Chaque année amène de nouveaux émigrants. On dit qu’une partie de ces Norwégiens se soumet difficilement à la loi civile et religieuse ; qu’ils sont arrogants et désagréables, mais ils cultivent bien la terre. Leurs enfants, quand ils suivent les écoles, se mettent ensuite en service dans de bonnes maisons américaines, où ils sont considérés comme les meilleurs, les plus fidèles, les plus laborieux, les plus dévoués serviteurs, mais difficiles à soumettre à une propreté et à un ordre parfait. La plupart des domestiques des villes, dans les États du Mississipi, viennent des colonies norwégiennes répandues dans le pays. Généralement parlant, les Norwégiens paraissent se tirer mieux d’affaire que les Suédois.

Plusieurs averses nous atteignirent pendant notre retour, et nous nous arrêtâmes de temps à autre pour causer avec les Norwégiens qui travaillaient dans les champs. Nous rentrâmes à Madison par le plus joli soleil couchant, dont l’éclat se répandait sur toute la ville. Grâce à l’abondance de beau temps et de soleil en Amérique, il est plus facile et plus amusant de voyager dans ce pays que partout ailleurs. S’il vient une averse, elle ne dure pas longtemps, et le soleil ne tarde point à se montrer de nouveau.

J’ai vu à Madison bon nombre de gens, dont quelques-