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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/240

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LA VIE DE FAMILLE

uns m’ont ennuyée par leurs questions : « Que vous semble des États-Unis ? de Madison ? de l’Ouest ? des chemins ? » J’y ai vu aussi des personnes fort bien, ayant assez de choses à dire de leur cru pour n’avoir pas besoin de vivre sur des questions de ce genre ; je leur dois des moments de conversation du plus haut intérêt. Je citerai entre autres le chancelier de l’Université de Visconsin, M. Lathrop, homme agréable, spirituel, plein de vie, qui jette un coup d’œil lucide sur l’avenir de ce jeune État du groupe des États-Unis. Il m’a causé beaucoup de plaisir par sa conversation et la lecture du discours qu’il a prononcé au Capitole, il y a peu de temps, lors de sa réception comme chancelier de l’Université. Ce discours et celui du directeur du comité d’éducation, M. Hyatt Smith, rendent témoignage d’une connaissance profonde des rapports sociaux en général, et surtout du Nouveau-Monde, des temps anciens avec le temps actuel, entre le présent et l’avenir. Ces discours sont du meilleur ton.

J’ai déjà entendu faire la remarque que le trait caractéristique des orateurs du Nouveau-Monde, c’est qu’ils embrassent un très-grand nombre d’objets et de vues, pour ainsi dire tout l’univers, le passé, le présent, l’avenir, l’humanité entière. Ils parcourent de grands espaces, forment des groupes composés de beaucoup de choses, présentent de grandes vues sur leur rapport avec la loi divine du progrès. J’ajouterai qu’ils font tout cela en chemin de fer, ou avec la rapidité du chemin de fer qui rapproche des points éloignés avec une célérité incroyable. Cette qualité forme le plus grand contraste possible avec le flegme des Allemands, qui n’arrivent jamais. Je retrouve ce caractère à un haut degré dans les discours des prairies de l’Ouest et du plus jeune des États de l’Union.