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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/248

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LA VIE DE FAMILLE

lundi sur le Mississipi. Je vais écrire quelques mots à madame Dean ; sa cuisinière, honnête et vigoureuse Norwégienne, a refusé constamment l’argent que je voulais lui donner pour sa peine.

Maison de bois, 9 octobre.

Il faisait couvert ce matin, et j’ai craint la pluie. Je n’en suis pas moins sortie à l’aventure, ce qui est pour moi un plaisir. J’ai suivi un sentier qui serpentait à travers des bouquets d’arbrisseaux, et rencontré de petits enfants avec de petits paniers à provision ; ils se rendaient à l’école. En les suivant, je suis arrivée à une petite maison en bois des plus pauvres servant d’école ; la classe était une chambre de paysans garnie de bancs. Les enfants, au nombre de douze, étaient couverts de haillons, véritables enfants du désert, mais ils paraissaient assez appliqués. Dans la classe étaient suspendues des cartes du globe terrestre, sur lesquelles les petits écoliers m’indiquèrent fort bien les pays que je leur nommais. Cette maison d’école si pauvre contenait des livres d’enseignement, entre autres la géographie nationale de Goodrich, la géographie in-quarto de Smith, qui donne des aperçus du monde entier, le livre de lecture usuelle, contenant les perles littéraires de tous les pays, principalement de la littérature anglaise et de l’Amérique du Nord. Le maître, jeune homme fort bien, recevait comme honoraire quinze dollars par mois.

J’allai plus loin, le temps devint magnifique et j’eus de nouveau une belle journée dans les prairies.

Mon hôte et sa femme sont d’origine hollandaise et non dépourvus d’une certaine culture d’esprit. La nourriture