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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/25

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

et leur cruauté envers les Indiens. Les pèlerins suédois, au contraire, traitèrent ceux-ci avec tant de justice et de sagesse, que durant le temps de leur domination sur cette rive, pas une goutte de sang indien n’y a été répandue ; aussi étaient-ils aimés des sauvages, qui les appelaient « notre peuple à nous. » « Les Suédois, disent les chroniques du temps, sont pieux, laborieux, modérés dans leurs désirs, très-dévoués aux usages et aux mœurs de leur mère patrie. Ils vivent de l’agriculture, du soin des troupeaux ; leurs femmes sont vertueuses, filent et tissent, prennent soin de leur ménage, élèvent bien leurs enfants. » William Penn, dans une lettre adressée aux négociants de Londres (6 août 1683) écrit à leur sujet :

« Les Suédois et les Finlandais habitent les contrées où les eaux du Delaware s’élèvent très-haut. Ce sont des gens simples, robustes et laborieux ; mais ils ne paraissent pas faire de grands progrès dans la culture et les plantations. Ils semblent plus désireux du nécessaire que du superflu, et ne pas se soucier du commerce. Je dois louer leur obéissance envers l’autorité, leurs rapports cordiaux avec les Anglais, ils ne dérogent pas à la vieille amitié qui subsiste entre les deux royaumes ; étant des gens vigoureux et sains, ils ont de beaux enfants. Chaque ménage à au moins trois ou quatre garçons et autant de filles ; quelques-uns ont six, sept et huit fils. Je ne puis me dispenser de leur rendre cette justice, que je connais peu d’hommes jeunes plus sobres et plus laborieux ! »

Ainsi parlent les plus anciens témoins de la vieille colonie suédoise ; elle continue à vivre dans les annales : — son église est encore là. Il s’en élève une autre maintenant à l’Ouest, dans la vallée du Mississipi. Je suis désireuse de la voir.