Aller au contenu

Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
DANS LE NOUVEAU-MONDE.

quette voulut se mettre en route pour son voyage de découverte. Talon, l’intendant français du Canada, favorisa l’entreprise de Marquette, car il désirait savoir si la bannière de la France pouvait être portée par le grand fleuve jusqu’à l’océan Pacifique, ou être planté à côté de celui de l’Espagne sur le golfe Mexicain.

Le Père Marquette songeait pendant sa course à l’honneur d’un autre maître. « Je perdrais la vie avec joie pour sauver les âmes, » dit-il en répondant à quelques envoyés de la tribu des Pottowathomis qui lui donnaient l’avertissement suivant : « Les peuples lointains ne ménagent aucun étranger ; leurs guerres civiles couvrent de guerriers les rives du grand fleuve plein de monstres qui avalent hommes et canots ; la chaleur est si forte, qu’elle tue. » En entendant la réponse de Marquette, les enfants du désert se joignirent à lui pour prier.

Le Père Marquette atteignit la rivière de Fox, où les tribus indiennes des Kickapoos, des Mascantins, des Miamis, habitaient ensemble sur une belle colline, entourée de prairies et de magnifiques groupes d’arbres. Le Père Alvuez y avait déjà élevé une croix, couverte par les sauvages de belles peaux, de ceinturons étincelants, hommage de reconnaissance envers leur dieu, le « grand Manitou. » Les vieillards se réunirent en conseil pour recevoir les pèlerins. « Mon compagnon, dit Marquette, est un envoyé de France chargé de découvrir de nouveaux pays. Je suis un envoyé de Dieu pour les éclairer avec son Évangile, » et en leur offrant des présents, il demanda deux guides pour le lendemain. Les sauvages lui répondirent avec bienveillance et lui firent cadeau d’une natte pour lui servir de lit durant ce long voyage.

« Alors, » je suis maintenant textuellement l’historien