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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/267

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

lumet de paix ; à sa vue le cœur des vieux guerriers est touché, ils jettent arcs et flèches dans leurs canots et souhaitent aux étrangers une bienvenue pacifique.

« Les voyageurs continuent de voguer vers l’embouchure de l’Arkansas, et trouvent des régions plus douces ; elles n’ont presque pas d’hiver, seulement une saison des pluies ; ils sont dans le voisinage du golfe de Mexique, et font connaissance avec des tribus indiennes ayant des armes européennes, que leur commerce avec les Espagnols leur a procurées.

« Après avoir parlé de Dieu et des mystères de la foi catholique aux sauvages et s’être assurés que le « père des fleuves » n’avait pas son embouchure dans l’Océan, à l’est de la Floride, ni dans le golfe de Californie, Marquette et Joliet quittèrent l’Arkansas et remontèrent le Mississipi.

« Au 38e degré de latitude ils pénétrèrent dans la rivière de l’Illinois et découvrirent un pays sans pareil pour la fertilité de ses belles prairies couvertes de buffles, de gibier, ses ravissantes petites rivières, la foule de cygnes sauvages, de perroquets, de dindes qu’on voyait sur leurs bords. Les Illinois prièrent le Père Marquette de venir habiter parmi eux. Un de leurs chefs, suivi de jeunes gens, conduisit les Français, par Chicago, au lac Michigan, et avant la fin de septembre ils étaient de retour heureusement dans la colonie de Green-Bay.

« Joliet alla à Québec pour rendre compte de ses découvertes, dont la renommée, par l’intermédiaire de Talon, aiguillonna l’ambition de Colbert. Marquette, qui n’avait pas de prétentions, resta pour prêcher l’Évangile aux Indiens Miamis ; ils habitaient dans l’Illinois septentrional, autour de Chicago.

« Deux ans après, en allant de Chicago à Mikinaw, il