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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

avec des peaux de buffle tournées autour de longs bâtons enfoncés dans la terre en rond, et réunis au sommet, où la fumée sort par une ouverture ; elles rappellent les huttes de nos Lapons, qui sont cependant d’un style plus net et plus élevé. Une ouverture basse, ayant forme de porte, est couverte, quand on le veut, d’une peau de buffle. Par une de ces portes j’ai vu, dans plusieurs huttes, du feu qui brûlait à terre, ce qui avait un air amical. De petits enfants sauvages couraient çà et là sur la rive.

Le 17 octobre.

Soleil, mais froid. Nous longeons maintenant le territoire indien, le Minnesota, et nous voyons des camps plus ou moins grands. Les hommes sont debout où marchent enveloppés de couvertures rouges ou blanc-jaune ; les femmes sont occupées auprès des feux allumés en dehors ou dans les tentes, ou bien elles portent leurs petits enfants sur le dos, dans la couverture qui les enveloppe elles-mêmes. Tous ont la tête nue avec cheveux noirs, rudes, pendants et ressemblant à du crin ; quelquefois ils sont tressés. Une foule d’enfants, et surtout de garçons, courent en criant sur les bords du fleuve. Nous avançons fort lentement, nous nous engravons de temps à autre et sommes obligés de chercher notre route entre les îles. Dans l’intervalle, de petits canots, portant des Indiens, passent rapidement et comme effarés, le long du rivage et des îles, où ces gens paraissent chercher quelque chose dans les buissons. Il me semble qu’il y a surtout des femmes dans les canots ; mais il n’est pas facile de les distinguer assises, enveloppées de couvertures et tête nue. Ce sont des