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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/299

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

touffue, Face de tonnerre, Je marche sur la terre allumée, Il tue les Esprits. »

Et parmi les noms de femmes : « Entretiens le feu, Femme intelligente, Seconde Fille de la maison, Oiseau bleu, etc. »

Nuage de plume à donc regardé le ciel pour y chercher son esprit protecteur. Puisse-t-il la faire planer légèrement au-dessus de la terre, la préserver du sort d’Ampato-Sapa et de Winnona ; mais ses yeux pleins de nuit et profonds me semblent annoncer le chant funèbre. Celui-ci se compose de sons presque dépourvus de mélodie, avec lesquels l’Indien ou l’Indienne exprime la cause de sa mort, accuse ses ennemis ou fait son propre éloge.

Les Indiens croient qu’après la mort l’esprit reste encore pendant un peu de temps au milieu de l’entourage terrestre qu’il a laissé. C’est pourquoi ils déposent du maïs et autre nourriture aux pieds du défunt, tandis qu’il est sur les échafaudages exposé aux influences de la lumière et de l’air : les morts ne sont pas encore arrivés dans le pays des esprits. Mais, lorsque la chair a disparu des os, on les enterre avec chants et danses : l’esprit est parvenu à sa destination.

« Nous croyons, dit un célèbre chef indien à l’un de ses amis, que l’esprit, après être sorti du corps, reste encore quelque temps au milieu des siens ; que, pendant plusieurs semaines, il traverse de vastes champs à la clarté froide de la lune, et finit par atteindre un grand gouffre au centré de la terre. Au delà de celui-ci et le pays des bienheureux, où règne un printemps continuel, où se trouvent d’abondantes chasses remplies de gibier. Il n’y a pas de route sur l’abîme, seulement un pin dépouillé de son écorce, uni et glissant. Pour entrer dans le pays des bien-