souffle dans son sac à médicaments et en poussant un cri perçant, il le tient devant la bouche du patient sorti du cercle. Celui-ci tombe sur-le-champ sans connaissance, ses membres tremblent comme s’ils avaient été atteints par un choc électrique. On fait tomber ainsi successivement toutes les personnes de l’assemblée. Un vieil Indien, debout, regarde avec un sourire rusé comme s’il voulait dire : « On ne me fera pas tomber aussi facilement, » Mais son heure viendra. La première application du sac le fait seulement chanceler, la seconde lui donne un rire hystérique, la troisième le jette à terre sans connaissance et les membres agités convulsivement. Au bout d’un moment, ceux qui étaient tombés se relèvent et se joignent à la procession. On continue ainsi jusqu’à ce que tous aient passé par le procédé médical. La musique n’arrête pas un moment. Les vieillards paraissent s’amuser encore plus que la jeunesse de ces scènes.
La danse des médicaments, principale fête des Indiens du Minnesota, dure plusieurs jours, dit-on. Il y en a quelques autres parmi lesquelles la danse guerrière est la plus connue. Les hommes seuls la dansent, tatoués de la manière la plus effrayante. Cette danse se compose de gestes sauvages, de positions menaçantes, qu’ils prennent l’un vis-à-vis de l’autre. J’ai un dessin représentant la danse du scalpel des femmes, elle a lieu quand les hommes reviennent de la guerre avec les chevelures de leurs ennemis, qu’on dresse sur des pieux élevés tenus par les femmes, tandis qu’avec leurs compagnes elles dansent, ou, pour mieux dire, sautent à l’entour les pieds joints : ce qui les fait ressembler, pour les manières et la grâce, à des oies auxquelles on aurait attaché les jambes. Le tambour, le chant, et un sauvage hurlement accompagnent cette danse. Les