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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/304

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LA VIE DE FAMILLE

dans leur langage, n’indique un peuple ayant possédé une culture au-dessus de celle qu’il a maintenant. Ils aiment à parler par symboles pris dans la nature ; leur écriture et leur art s’expriment aussi de cette manière. J’ai vu des peaux de buffle complétement couvertes de figures qu’on dirait tracées par des enfants, pour indiquer des batailles, des traités de paix et autres événements. Le soleil et la lune, les arbres, les montagnes, les rivières, les poissons, les oiseaux et toute espèce d’animaux s’y trouvent ; mais les principaux acteurs sont des hommes et des chevaux (dans des proportions désagréables). J’ai vu aussi des chants indiens écrits sur bois et sur écorce en hiéroglyphes du même genre.

La religion des Indiens a le même caractère symbolique naturel. Ils ne connaissent pas un culte en esprit et en vérité, ou en œuvres de charité. Mais ils ont une foule de fêtes religieuses (les Indiens du Minnesota, plus de dix), durant lesquelles ils offrent des sacrifices au soleil, à la lune, à des arbres, des rivières, des serpents, des pierres, des araignées, à tous les animaux, à toutes choses, afin de se rendre leurs esprits ou dieux favorables. Les fêtes du soleil se célèbrent de jour, celles de la lune la nuit. Il y a une fête spéciale pour leurs armes de guerre, qu’ils considèrent comme saintes, ou comme possédant une puissance divine. Pour toutes ces fêtes, ils ont des danses et des tambours, des chants, et plusieurs cérémonies ; cependant leur objet principal paraît être le festin. Les Indiens semblent regarder, alors, comme un devoir, de tout manger, même plus qu’ils ne le peuvent, et sont parfois obligés de prendre médecine, afin de pouvoir recommencer. À la fête des Esprits, le convive qui ne mange pas tout ce qu’on lui a servi paye l’amende d’une ou deux peaux de buffle. Ils