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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/305

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

accumulent, pour ces fêtes, des masses de vivres, surtout de gibier. Dans l’intervalle, ils souffrent de la faim.

Leurs connaissances médicales, à part les usages superstitieux, ne sont pas à dédaigner ; leur habileté est fort grande relativement aux plantes médicamenteuses et aux forces de la nature. Une dame de Philadelphie, qui a passé plusieurs années parmi les Indiens pour apprendre à connaître leurs médicaments, fonda, lors de son retour, une pharmacie de ces remèdes : elle devint très-célèbre, et beaucoup de médicaments nouveaux, venus de là, ont enrichi la pharmacopée américaine. Les Indiennes ont aussi acquis de la renommée comme médecins et interprètes de songes. Les Indiens-Winnebago qui habitent près du lac Supérieur, dans la partie nord-est du Minnesota, ont maintenant, chose assez singulière, deux reines auxquelles ils obéissent, l’une à cause de sa sagesse, l’autre à cause de sa bravoure.

Du reste, les femmes, chez les Indiens, ne sont que des servantes chargées de tous les travaux pénibles de l’intérieur et du dehors. Elles labourent les champs (pièces de terre sans forme ni façon), sèment, moissonnent, ramassent des baies, des plantes sauvages, font du sucre avec l’érable à sucre. Quand le mari a tué un animal, il le jette devant sa femme, c’est à elle de le préparer pour l’usage de la maison.

« Comment sont les femmes indiennes de ces environs, sous le rapport des mœurs et du caractère ? demandai-je à une dame de Saint-Paul qui habite depuis assez longtemps la contrée.

« — Beaucoup d’entre elles n’ont pas de mœurs et ne valent pas grand’chose ; il y en a, néanmoins, qui sont aussi bonnes et vertueuses qu’on peut l’être parmi nous. »