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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/34

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LA VIE DE FAMILLE

voix intérieure, ne parlant que lorsqu’elle les excitait à le faire.

Les Puritains considéraient la femme comme la moitié de l’homme, sa compagne dans la famille et sur le sentier de la vie privée.

Les Amis regardaient la femme comme l’aide de l’homme dans les affaires publiques et la vie privée. Ils lui reconnaissaient le droit d’émettre son avis relativement aux questions politiques et religieuses. Les résolutions arrêtées dans l’assemblée délibérante des femmes avaient la même valeur que celles des hommes pour décider des questions et prononcer des jugements. On écoutait avec respect les inspirations de la femme lorsqu’elle se levait à l’appel de l’esprit dans les salles de réunion des Amis.

Les Puritains avaient simplifié l’acte de la bénédiction nuptiale. Les Amis rejetaient toute consécration faite par un pouvoir extérieur. Pour valider un mariage, il suffisait que l’homme et la femme déclarassent dans l’assemblée qu’ils voulaient vivre ensemble comme époux légitimes. La voix intérieure suffisait pour sanctifier une union et lui donner de la force, la lumière intérieure pouvait seule en montrer le chemin et purifier le cœur.

Telles étaient la pureté, l’élévation des principes de la petite société qui se transportait dans le Nouveau-Monde pour entreprendre « la sainte expérience (suivant l’expression de William Penn) de fonder une association complétement basée sur ce qu’il y a de plus intime et de plus spirituel dans la vie de l’humanité. » Tel fut le commencement de la colonie qui, sous la direction de Penn, se développa, parvint à l’état le plus florissant, et prit le nom de Pennsylvanie. Penn voulait fonder « une colonie libre en faveur de toute l’espèce humaine. »