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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/35

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

Le renom de la « sainte expérience s’étendit au loin. Les fils des forêts, les chefs des tribus indiennes vinrent trouver le roi des Quakers. » Penn eut une entrevue avec eux en plein air dans la profondeur des forêts dépouillées de feuillage par les gelées de novembre, leur annonça le même message sur la noblesse de l’homme, la vérité et l’unité de la lumière intérieure, message que Fox avait présenté à Cromwell, et Mary Fischer aux souverains musulmans. Anglais et Indiens s’engagèrent à respecter la même loi morale. Un tribunal de paix, composé d’un nombre égal d’individus pris dans chaque peuple, devait prononcer un jugement, si des discussions venaient à s’élever.

« Nous nous rencontrons, dit Penn, sur le large chemin de la bonne foi et de la bonne volonté ; aucun ne cherchera à s’attribuer plus d’avantages que l’autre ; tout sera empreint de loyauté et d’amour. — Nous sommes une même chair et un même sang ! »

Ces nobles paroles touchèrent les Indiens. « Nous voulons, dirent-ils, vivre affectueusement avec William Penn et ses enfants tant que la lune et le soleil existeront. »

La forêt, la rivière, le soleil, furent les témoins de cette alliance de paix et d’amitié conclue sur les bords du Delaware. « C’est la première, ajoute un historien, qui n’ait point été confirmée par un serment, et n’ait jamais été rompue. »

Les Quakers disaient : « Notre œuvre est meilleure que si nous avions conquis, comme les fiers-à-bras espagnols, les mines du Potose. Nous enseignons aux pauvres âmes obscurcies dont nous sommes entourés leur droit comme homme. »

C’est sur un terrain situé entre le Delaware et la Schuykill, acheté des Suédois, et « jouissant de la bénédiction