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LA VIE DE FAMILLE

core par la dispersion dans toutes les classes du peuple de la lecture à bon marché des journaux où sont traités toutes les questions concernant la vie, les pensées de l’humanité relatives aux individus, et la vie elle-même dont les institutions politiques sont un grand établissement d’éducation civile. On propage ainsi la lumière et l’instruction. La lutte qui a lieu ici comme dans le reste du monde entre la lumière et les ténèbres, entre Dieu et Mammon, se concentrera toujours davantage sur le terrain intime de la volonté et de la conscience, car personne ne pourra plus s’excuser en disant : « Je l’ignorais… »

Il est évident pour moi que cette civilisation ne nous donnera pas une utopie, mais un jugement, c’est-à-dire une différence plus tranchée entre les enfants de la lumière et ceux des ténèbres, entre le bien et le mal, un rapprochement plus prompt de la dernière crise.

L’homme nouveau du Nouveau-Monde se trouve derechef sur la voie qui sépare les puissances de la terre ; mais il se tient sur une plate-forme plus haute, et c’est avec plus d’instruction, une intelligence plus lucide, qu’il est appelé à faire un choix parmi elles.

Les roues de la vie tournent avec un élan plus rapide ; toutes les forces de l’esprit et de la matière sont au service d’une volonté puissante. Les routes conduisent en enfer ou dans le ciel avec la rapidité et la force de la vapeur sur les voies ferrées. Les affaires de la vie se hâtent d’arriver à une conclusion, et il me semble entendre les paroles prophétiques de la dernière page du livre de vie :

« Le temps est proche ! »

Voyez sur le bord du fleuve, sur de vertes collines ou dans les champs, une habitation ; elle n’est point vaste ni magnifique, mais son architecture est ornée ; elle parle de