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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/414

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LA VIE DE FAMILLE

nissant comme elles ne l’ont jamais fait auparavant pour chanter ensemble à la naissance du Divin Maître : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix aux hommes de bonne volonté. »

Tout à coup un torrent de sons se fit entendre dans l’église ; il portait les paroles de l’action de grâces. Je reconnus ce puissant, ce magnifique chœur ; je l’avais déjà entendu, où ? je l’ignorais ; mais il me sembla que c’était l’âme de tous les chants d’actions de grâces de la terre.

C’était le chant de la messe suédoise que le chœur exécutait : Remercions et louons le Seigneur ! J’étais redevable de cette joie à un compatriote, directeur du remarquable chant de cette église. Quand l’assemblée se leva et chanta l’Alleluia sur la mélodie de mon pays, elle le chanta pour mon peuple et tous les peuples de la terre. C’était magnifique !… et cependant je ne pus pas chanter.

Jamais je n’ai célébré une plus belle fête d’actions de grâces, jamais je n’oublierai ce moment.




J’ajoute quelques mots sur l’État et la ville dont je suis l’hôte. L’Ohio, riche et beau, est, pour ainsi dire, le cœur du groupe d’États qui se trouvent entre l’Océan oriental et le Mississipi. Quoiqu’il soit l’un des plus jeunes de l’Union, je sens se mouvoir ici une vie plus centrale que dans les États visités par moi jusqu’à ce jour. Il semble qu’on a le désir de rendre justice ici, avec un esprit exempt de préjugés, à toutes les forces, toutes les directions de la nature humaine, et laisser à chacun sa part du sang et de la vie du cœur. Je compte au nombre des phénomènes de ce