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LA VIE DE FAMILLE

salles d’étude : « C’est la mieux tenue de toutes ; jamais il n’est besoin d’y employer les châtiments corporels. » Je vis une femme pâle, encore jeune, d’un extérieur doux, debout dans une chaire, et dirigeant avec une autorité pleine de douceur quarante petits républicains évaporés. Les écoles primaires pour garçons ou filles ont à leur tête des maîtresses ; on les considère comme plus habiles que les maîtres hommes dans la direction de la première jeunesse. Elles reçoivent annuellement de trois à cinq cents dollars, suivant la capacité dont elles font preuve dans leurs fonctions. J’ai écouté avec une grande satisfaction la leçon dans laquelle on apprenait aux plus petits enfants à traiter les animaux avec justice et bonté. On leur fit répéter de mémoire des histoires où la méchanceté envers les animaux était punie d’une manière frappante. J’ignore s’il y a de ces leçons dans nos écoles, mais je sais qu’elles y seraient utiles.

Parmi les établissements scientifiques de Cincinnati, il y a un observatoire, dû au génie et au zèle d’un particulier, le professeur Mitchell. L’histoire de cet observatoire (il est de première classe) mériterait d’être connue pour faire comprendre ce que l’énergie et l’enthousiasme d’un seul homme peuvent produire dans le Nouveau-Monde. C’est la victoire du génie, de la patience et d’une volonté persévérante.

Les arts ont commencé à se montrer ici, mais ce n’est qu’un début. Il y a une association des arts dont j’ai visité l’exposition une couple de fois ; j’y ai vu quelques jolis tableaux. On m’a beaucoup parlé d’un peintre américain nommé Alston, artiste de premier ordre, dit-on. C’est à son sujet que le vieux et noble Channing a écrit : « Tant que je verrai des hommes comme Alston manquer du né-