Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
DANS LE NOUVEAU-MONDE.

par une aussi forte chaleur. Cependant, malgré ma lassitude, mon épuisement, au premier mot offrant un intérêt réel, mes nerfs se tendent, mon cœur bat avec vigueur, et je me sens aussi forte et vivace que jamais. Je n’ai eu nulle part des entretiens dont la variété ait eu autant d’intérêt qu’ici. Une grande partie de la sagesse des États-Unis se trouve concentrée dans le Congrès et autour de lui. Ceux qui désirent des réformes d’une utilité générale, ou de mener des projets à bien, viennent ici présenter leurs demandes au Congrès, entretenir ses membres, veiller au succès de leur affaire. Parmi ces individus est un M. T.…, qui travaille à la réforme des postes, à l’abaissement du tarif des lettres dans toute l’Union, comme cela s’est fait en Angleterre. Il y a tout lieu de croire que la chose sera bientôt votée.

M. T.… m’a attirée par l’intérêt qu’il porte au développement plus élevé de l’intelligence des femmes, et par la netteté de son coup d’œil relativement à leur influence sur toutes les générations. « Si l’on me demandait mon avis, dit-il, pour savoir si, en matière d’éducation, il faut commencer par les hommes ou par les femmes, je commencerais par ces dernières. » Cette manière de voir est assez généralement répandue parmi les hommes réfléchis du Nouveau-Monde. Frappé comme moi par le caractère significatif de la quakeresse, M. T.… l’attribue à la liberté qu’on leur a laissée de se gouverner elles-mêmes, et de participer de bonne heure aux affaires de l’État.

Le professeur Henry est l’un des savants les plus aimables que j’aie rencontrés de ma vie ; sa conversation me donne un plaisir infini. Nous avons parlé l’autre jour des lois dernières des choses. Henry a fait la remarque que, plus nous nous en approchons, plus elles paraissent simples ; il ajouta :