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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

est : « Constitution, Union : » ce sont ses dieux ; pour lui, il n’y en a point au-dessus.

Le 18 juillet.

J’ai entendu hier, dans le sénat, un discours fort remarquable prononcé par Webster. Il a produit sur moi une impression décisive à son avantage. Jusqu’ici j’ai été beaucoup en relation avec les ennemis et les adversaires politiques de Webster, et l’ai entendu attaquer et démolir de maintes manières. Maintenant je suis persuadée et veux croire qu’il est complétement loyal dans sa conviction. Il a parlé aujourd’hui en faveur du bill de compromis, s’y est rattaché en tout, a déclaré que, dans le moment actuel, il le considérait comme remplissant toutes les conditions voulues pour une conciliation, et celle-ci comme le moyen de perpétuer l’Union, de continuer sa prospérité. « Je crois à une Vis mendicatis, a dit Webster, à une vie curative pour les nations comme pour les individus, et que, n’importe nos fautes, nos défectuosités, nous nous en débarrasserons plus vite en restant unis, en supportant nos chaînes avec une tolérance généreuse, que si nous les brisions dans un moment d’aveugle colère[1]. » Puis il évoqua dans quelques courtes et fortes propositions, et dans le tableau offert par chacune d’elles, le souvenir de ce que divers États, celui des Pèlerins comme celui des Palmettes, avaient été l’un pour l’autre pendant la lutte en

  1. Webster dit au sujet d’Utah : « Laissez-le assis sur ses plaines et près de son lac salé encore quelques années, si c’est nécessaire. » Ce qui excita une hilarité générale. (Note de l’auteur.)